En octobre dernier, Le Diamant accueillait la première édition du Polariscope, mettant de l’avant la créativité et le talent émergent des diplômé-e-s d’études collégiales (DEC) Techniques de métiers d’art et Arts du cirque. Jetez un œil à nos coups de cœur de l’exposition Fragmentations, présentés par les artistes.
Qui sait, vous en aurez peut-être un vous aussi ?
Pour obtenir les coordonnées des artistes, contactez-nous à info@lediamant.ca
Le bijou a différentes fonctions dont celle d’embellir, de mettre en évidence ou de mettre en valeur. Dans mon triptyque, je souhaitais utiliser la forte relation entre le bijou et le corps en portant l’attention du spectateur sur le corps humain, mais un corps en mouvement. La première pièce, le collier, qui se porte dans le dos, a été créée de manière à pouvoir suivre la colonne vertébrale grâce à sa flexibilité.
Les deux autres pièces sont en interrelation avec le corps humain. Elles bougent lorsque celui ou celle qui les porte se met en mouvement. Le centre de la bague s’active lorsque la main du modèle se déplace dans l’espace. La dernière pièce, qui se porte au bras, est articulée au niveau du coude et maintenue par un système coulissant qui permet aux muscles de se contracter et de s’étirer. Lorsqu’elle est animée par le bras, deux volumes se déplacent sur les rails.
Mon triptyque met en valeur la capacité du corps à se mouvoir et ses mouvements embellissent en retour les trois pièces qui le composent en leur permettant d’exister dans leur forme complète, leur forme cinétique.
Karen est originaire de la Ville de Québec. Elle a fait ses études en Techniques de Métiers d’art – profil joaillerie, à l’École de Joaillerie de Québec, où elle a gradué en 2021. Elle est récipiendaire des prix de la collection privée de l’École de Joaillerie de Québec 2021 pour les catégories « Pièce unique » et « Bijoux de série ». Ses œuvres ont été exposées lors de l’exposition des finissants Mouvance à la Galerie Lewis en juin 2021.
vOLUME est une table basse sphérique faite de sapele et de bloodwood, dont le centre vide sert de caisse de résonance aux trois petits tambours insérés dans son plateau. Trois pattes filiformes fabriquées sur mesure et leurs larges pieds tournés viennent créer un contraste de volumes intriguant, rappelant légèrement l’apparence des vieilles timbales. La sphère est entièrement assemblée en briquetage : seize anneaux de vingt morceaux coupés à neuf degrés d’angle, ensuite arrondis. L’usage de quincaillerie de batterie pour attacher les pattes vient accentuer le concept d’objet hybride. Est-ce une table ou un instrument? Est-ce utile ou fonctionnel? Ces questions sont-elles importantes si l’objet est beau et le son est bon?
Bruno Barr est un artisan de Québec qui consacre sa pratique à la recherche du son et de la forme. Finissant de l’Institut québécois d’ébénisterie, ce passionné de musique partage son temps entre les percussions sur mesure et le mobilier d’art. Rêvant de lancer une production de batteries en bois faites sur mesure, il se consacre actuellement à la recherche d’un son qu’il juge de qualité supérieure. Plus récemment, avec l’œuvre vOLUME, Barr prend un détour et combine ses deux intérêts majeurs pour explorer le concept d’œuvres hybrides, qui rende trouble la ligne entre musique et mobilier.
Ce violon, fabriqué dans le cours d’instrument contemporain de l’École nationale de lutherie, a été conçu en recherchant une démarcation avec la lutherie traditionnelle. Des lignes brisées contrastent avec les courbes fluides que l’on voit habituellement sur un violon. Une exploration au niveau des matériaux a été faite, utilisant du Koa pour le dos, le manche et les éclisses.
Son nom est tiré de l’univers de science-fiction de Frank Herbert. Dans ses livres, Herbert décrit la Semuta comme une musique à base de fréquences atonales qui donne à son auditeur un sentiment d’extase intemporel. Il est doté d’un son qui est doux à l’oreille, mais qui ne manque en aucune mesure de puissance ou de clarté. Dans l’ensemble, son timbre est bien équilibré, résonant et ample.
Diplômé de l’École nationale de lutherie en 2021, Thierry Sterckeman possède également une formation musicale en interprétation de la contrebasse à l’Université Laval. Depuis 2010, il joue de la musique dans divers contextes, allant de la rue aux festivals internationaux. Ses intérêts et ses expériences musicales sont variés : c’est un bagage qui lui est utile pour bien cerner les besoins et les préférences des interprètes quant à leurs instruments.
Entre 2020 et 2022, Sterckeman a bénéficié de mentorat auprès de plusieurs luthiers renommés : Joseph Curtin, James Ham, Pier Bergeron et Frédérick Boissonnault. Il a d’ailleurs obtenu une bourse de Première Ovation en 2022 pour assister ce dernier à la fabrication d’une contrebasse lors d’un stage de neuf semaines.
Sterckeman a diversifié et approfondi son travail du bois à l’atelier le Valet de cœur, spécialisé en fine ébénisterie et en restauration du patrimoine bâti. À l’été 2022, il a pris part aux ateliers de l’Oberlin College and Conservatory, qui réunissent des luthiers et luthières de partout dans le monde, et qui portent spécifiquement sur la lutherie de contrebasse.
Depuis l’été 2022, l’artiste offre ses services comme luthier dans la ville de Québec, desservant une clientèle majoritairement composée de contrebassistes. Son atelier est situé sur la 3e avenue, dans le quartier Limoilou.
En travaillant le bois de tilleul et le fer selon son inspiration, je transforme la matière brute en œuvre travaillée et lui donne ainsi une nouvelle dimension. L’œuvre se décompose en deux parties. La première est un ours (Enraciné) de taille réelle se tenant debout, une structure d’acier s’enracinant à la base autour de lui. La deuxième est constituée d’une centaine de poissons (Diversité) qui évoluent entre 1m50 et 1m70 de haut, fixés individuellement sur des tiges soudées sur des bases triangulaires (3 à 4 poissons par base). L’ours dégage la frustration d’être immobilisé face aux poissons à la fois semblables et uniques qui représentent la force du nombre et oscillent en un léger mouvement en courant d’air grâce à la souplesse des tiges de métal.
Originaire de Grenoble en France, Jeanne se passionne pour les animaux depuis son plus jeune âge. C’est donc naturellement qu’elle effectue un baccalauréat d’élevage canin. Du fait de débouchés assez limités dans ce domaine, Jeanne se réoriente dans le travail du bois et obtient deux diplômes en menuiserie (équivalent de l’ébénisterie au Québec).
A l’issue de son brevet professionnel, Jeanne décide de poursuivre et de compléter ses connaissances sur le bois en s’inscrivant à un DEP en ébénisterie à Sainte Marie de Beauce au Québec. Ne voulant pas se cantonner au strict domaine de la fabrication et souhaitant relever des défis, Jeanne se réoriente une nouvelle fois. Elle choisit la sculpture qui lui semble être une continuité de tout le travail réalisé auparavant sur le bois et décide alors de faire un DEC en Sculpture au Cégep Limoilou.