Douze visages surgissent de l’obscurité. Six visages de femmes et six d’hommes. Des regards qui ne se croisent pas, qui ne portent sur rien de précis ou qui s’absentent à nous… Immobilisés dans une forêt obscure où ils s’étaient assoupis, ils attendent leur guide. Alors ils se parlent pour meubler l’angoisse, pour s’assurer qu’ils ne sont pas seuls. Ils écoutent avec peur ou avec espoir les bruits qui émergent du noir, autour d’eux. Leur guide ne répond pas, ne répond plus. Ne sachant plus s’il fait jour ou nuit et se situant dans une sorte d’espace métaphysique entre la vie et la mort, ils se sentent abandonnés.
Les aveugles est une pièce en un acte, écrite en 1890 par Maurice Maeterlinck. Dans le cadre d’une résidence artistique à la salle multimédia du Musée d’art contemporain de Montréal, Denis Marleau a choisi d’aborder la pièce en poursuivant sa recherche sur l’intégration vidéo au théâtre. La fantasmagorie technologique qui résulte de ce travail de création au musée est une « séance théâtrale » d’une durée de 45 minutes où la pièce Les aveugles est entièrement jouée par des projections vidéo sur des masques. Deux acteurs, Céline Bonnier et Paul Savoie, interprètent les douze personnages. Denis Marleau croise ainsi les propres réflexions de Maeterlinck, qui comme Jarry et plus tard Craig, a cherché dans ses écrits sur le théâtre une autre alternative que l’acteur vivant comme vecteur du texte à travers les effigies, marionnettes ou autres projections d’ombres. Ce projet novateur utilise une technologie de pointe qui démontre que le théâtre peut être en total accord avec son temps. Il a été présenté près de 800 fois dans une vingtaine de pays sur quatre continents.
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Danse Théâtre A’nó:wara — En coprésentation avec La Rotonde