La rivière Ōta et ses tributaires baignent la ville d’Hiroshima, où ils se dispersent avant de rejoindre la mer intérieure de Seto. Au cœur de ce delta, l’Aioi, un pont qui, du ciel, dessine un T géant. Cette étrange configuration en a fait la cible de la première bombe atomique lâchée sur des humains.
Aux branches de la rivière Ōta correspondent sept récits qui, de 1945 à 1995, illustrent trois fléaux qui ont hanté la seconde moitié du XXe siècle : la mort concentrationnaire, dont les camps nazis ont été l’une des illustrations les plus extrêmes, la mort nucléaire, née dans une aveuglante lueur un matin d’août 1945, et la mort virale qui, avec le sida, a marqué la fin du millénaire.
D’un récit à l’autre s’esquisse un fil conducteur, une quête de sens et de sérénité face à la mort et à l’horreur. Elle est portée par des personnages opposant la sensualité ou le rire à l’adversité : une hibakusha irradiée qui survit à d’intimes blessures, un prestidigitateur dont les tours dérisoires égaient pourtant ses compagnons d’internement, une artiste de performance qui découvre la Voie du Milieu où elle ne l’attend pas… Et un jeune danseur occidental venu s’initier au butō. Cinquante ans après la bombe, il peut, à son tour, contempler le torii de Miyajima, cette porte sacrée qui semble flotter sur les eaux déposées dans la baie d’Hiroshima par les sept branches de la rivière Ōta.
Ex Machina est subventionnée par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec et la Ville de Québec.