Il est difficile d’imaginer une œuvre plus sombre que la sanglante descente aux enfers du général Macbeth, dont la soif de pouvoir et la paranoïa dévorante engendrent régicides, trahisons et suicides.
Les spectres de rivaux assassinés viennent réclamer leur dû. Les prédictions de sorcières fantomatiques se réalisent. Le sang des morts tache irrémédiablement les mains des survivants. Les signes de mauvais augure se multiplient. Macbeth est un récit d’une terrible fatalité, où l’ambition et la brutalité suintent de partout.
Ce monde trouve des échos contemporains dans les guerres de motards qu’a connues le Québec de la fin du XXème siècle. Les châteaux deviennent des motels de campagne. Les banquets sont des barbecues où les tables de pique-nique se couvrent de bière et de hot-dogs. On meurt noyé au fond d’un lac, chaussé de bottes de ciment, plutôt qu’à la pointe de l’épée. La grande forêt de Birnam se transforme en un champ de cannabis. Et s’il faut s’enfuir, c’est en moto ou en chaloupe plutôt qu’à cheval ou sur un trois-mâts.
Une chose, pourtant, demeure: la remarquable lucidité de Shakespeare quand il pose son regard sur les pulsions les plus primaires de l’être humain.
Durée totale : 155 min.
La version intégrale de la traduction est éditée et disponible aux Éditions Somme Toute.