Photo — Antoine Dubroux
Quatre séquences d’ombres et de magie, entrecoupées d’extraits de films, redessinent et incarnent le début du cinéma, puis la fascination de nombre de réalisateurs pour cet art de l’illusion.
Le spectacle s’articule autour de deux axes : ombres et magie, liées entre elles par le cinéma. Dans les séquences d’ombres, Philippe Beau actualise un art ancien, l’ancre dans la réalité d’aujourd’hui. Les personnages et les animaux apparaissent et se suivent les uns les autres dans un processus de « morphing ». Les visages émergent délicatement grâce aux doigts agiles de l’artiste. Les ombres ont une fantastique capacité à emporter l’imaginaire du spectateur. Ici, elles n’ont rien perdu de ce pouvoir.
Sont convoqués ces cinéastes qui, de Bresson à Welles et de Méliès à Woody Allen, ont intégré la magie dans leurs oeuvres. Philippe Beau dialogue ainsi en direct avec ces géants de l’illusion en des séquences où s’entremêlent hommage et inventivité. Imaginé comme une mise en abîme, ce spectacle solo est une merveilleuse réflexion autour des liens entre l’image, l’ombre et l’illusion. Effets saisissants et images inouïes se succèdent pour servir des saynètes poétiques et drôles.
À propos de Philippe Beau
On appelle « ombromanie » ou « ombres chinoises » l’art de créer des ombres avec les mains, une technique ancestrale, pratiquée depuis des millénaires et qui fit son entrée sur les scènes vers la fin du 19e siècle. Philippe Beau est aujourd’hui l’un des rarissimes pratiquants de cet art unique, il y en a seulement une vingtaine dans le monde. Comme scénographe, il conçoit des jeux d’ombres et de lumière pour des productions variées partout à travers le monde, de Hong Kong à Las Vegas, en passant par la France et le Québec. Des metteurs en scène de cinéma et de théâtre, des chorégraphes, des publicitaires et des photographes font régulièrement appel à lui. Parmi ceux-ci, notons Robert Lepage avec qui il a collaboré sur son spectacle solo 887, les spectacles Kà du Cirque du Soleil, Rossignol d’Igor Stravinsky et Cœur. Philippe Beau a aussi collaboré avec le Crazy Horse à Paris, Philippe Decouflé, Dior, Hermès et plusieurs autres. Le réalisateur Frederick Wiseman a d’ailleurs intégré plusieurs extraits de son spectacle dans le film Crazy Horse.
