Sur scène, une série de courts portraits. Huit protagonistes choisis pour leur vie singulière et la façon surprenante qu’ils et elles ont de se raconter. Des individus aux parcours très différents (aucun n’est un acteur) entre lesquels se tisse une multitude de liens. Leurs voix, captées sur le vif, magnifiées par un traitement sonore enveloppant et doublées de leur présence sur scène, préservent toute la force et l’authenticité d’une parole spontanée qui ne se rejoue pas.
Avec Pas perdus | documentaires scéniques, Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier explorent notre rapport à la mémoire, à la transmission, au langage, à ce que l’on porte en soi et à la place qu’on laisse à la joie. Chaque documentaire scénique dresse le portrait d’une voix humaine dans toute son individualité et nous pousse à repenser le regard que l’on porte sur des individus, des milieux et des histoires.
QU’EST-CE QU’UN DOCUMENTAIRE SCÉNIQUE?
Après Vrais mondes et Pôle Sud, Pas perdus est le troisième spectacle du duo Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier. À l’origine de cette forme théâtrale, il y a une double question. Comment retrouver l’authenticité du cinéma documentaire sans avoir recours à des interprètes ou sans imposer à de « vraies personnes » des contraintes de mémorisation et d’interprétation? Comment associer l’extraordinaire proximité qu’offre le théâtre à la saisissante spontanéité du cinéma documentaire?
L’idée du duo est alors de privilégier l’immense pouvoir évocateur du son : aller – sans caméra – à la rencontre d’individus qui se racontent avec générosité au micro d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Vient ensuite l’étape du montage : de ces heures d’enregistrement, il ne faut garder que quelques moments choisis, cibler des courbes narratives, mettre en lumière certains liens entre les histoires. Enfin, il y a transposition sur scène : créer un contexte scénique et des actions naturelles permettant à ces personnes de venir habiter ce portrait sonore, sans pour autant avoir à jouer. Grâce à l’absence d’intermédiaire, le public est invité au cœur de leur intimité dans le respect de l’histoire de chacun·e, ce qui crée un moment de partage d’une grande intensité.